Sœurs et frères,

Nous venons de vivre les festivités du Centenaire du Bienheureux Marcel Callo et je veux ici remercier les nombreux bénévoles de la paroisse qui ont permis cet évènement de notre diocèse.

Nous continuons à avancer dans le temps de l’Avent avec, ce dimanche, un regard sur Jean-Baptiste. Le cousin de Jésus, envoyé pour prêcher la « Bonne Nouvelle dans le désert », va devoir apprivoiser son époque, sans rien lâcher de sa mission, pour assurer son engagement de prophète et de témoin du Christ « Voici l’agneau de Dieu ».
Il ne lâche rien de ce qui lui a été confié par le Père mais accueille ceux qui veulent un « Baptême de conversion », et souhaitent faire ainsi une rencontre de Dieu, pour répondre au mieux à ce pour quoi ils sont sur terre. Et on imagine la joie de ces convertis qui seront donc prêts au moment opportun à suivre Jésus.

Marcel Callo, lui non plus, ne lâchera rien de son projet missionnaire pour sa vie de jeune catholique. Ainsi doit-il partir comme plus de six cent mille Français au STO. Il apprivoise tout de suite la situation et déclare « Je pars comme missionnaire ». Ces catholiques audacieux, disciples du lointain Jean-Baptiste, n’auront pas bonne presse à la libération. On dit d’eux qu’ils auraient pu choisir le martyre des résistants. Mais leur martyre sera simplement d’offrir, sans rien lâcher, la Bonne Nouvelle, pour soutenir les hommes emprisonnés. Sa mort en camp de concentration surviendra car « Monsieur est trop catholique ». Cent ans après, grande est notre joie de découvrir notre paroissien prié par des Allemands, des Autrichiens, des Africains, des Indiens, Américains et des Rennais.

Pour nous aujourd’hui, comment laisser le message de Jean-Baptiste et de Marcel nous aider à vivre cette résilience, si importante dans un monde sans Dieu. Ne nous laissons pas voler notre Espérance. Ainsi n’avons-nous pas à apprivoiser les contrariétés, voire même les changements de société qui nous bouleversent, afin de retrouver la joie et de concentrer toutes nos forces dans le témoignage de la Bonne Nouvelle ? N’est-ce pas la source de la joie pour nous même et ceux qui nous entourent ? N’est-ce pas là le meilleur combat pour rejeter toutes les aigreurs du monde ainsi que les tentations de nous laisser aller à des dérives de complotismes ou de divisions internes, dans nos familles et nos communautés, sur les sujets liés au covid par exemple.

La Joie de Noël est dans l’accomplissement de notre vocation : « Je ne suis pas venu abolir mais accomplir » dit Jésus. Ainsi, que puis-je décider de réaliser dans ma vie pour offrir le cadeau de la joie et de la paix, sans rien lâcher, mais en offrant ma vie au Christ, dans cette Communion Eucharistique qui nous rappelle Son Sacrifice pour nous. Jésus vient pour chacun, nous en avons désormais la responsabilité, « Heureux les pauvres de cœur car ils verront Dieu. ».
Belle marche vers Noël.


Votre curé
Père Nicolas Guillou+

Le mot du curé – 10 décembre 2021