Veillée du 15 mai 2023
Ce soir, nous nous rassemblons pour faire mémoire de Myriam qui nous a quitté. Nous nous rassemblons pour nous soutenir les uns les autres dans ce chagrin qui nous habite suite à sa mort. Nous nous rassemblons pour prier, pour elle mais aussi pour Gilles son mari, pour ses enfants, pour ses amis et pour ses proches. Nous nous rassemblons pour dire à Dieu notre gratitude, malgré notre tristesse, de nous avoir permis de rencontrer et de côtoyer une si belle personne.
Bien chère Myriam, nous croyons que tu nous entends ce soir, depuis cette place que Jésus a préparée de longue date pour toi, au moment de cet accomplissement total de ta personne que l’on ne peut vivre qu’au Ciel.
Aussi, nous nous adressons à toi. Merci infiniment d’être celle que tu as été, dans la santé comme dans la maladie, dans ta vie sereine comme dans ta vie douloureuse.
Il est bien difficile d’évoquer en quelques mots ta personnalité si riche et si généreuse. Comme on ne peut tout dire, nous avons choisi de nous arrêter sur quelques aspects qui disent beaucoup de toi.
1-Myriam, tu as d’abord été une épouse dans la fidélité de ton engagement avec Gilles et vous avez su déployer ensemble une spiritualité conjugale.
Tu as été une maman et certainement une grand-mère extraordinaire, toujours attentive à chacun de vos 7 enfants et de vos 16 petits-enfants, toujours généreuse, toujours tendre avec eux, tant dans leur enfance que dans leur âge adulte. Les autres mamans qui t’ont côtoyée à cette période-là ont aussi bénéficié du rayonnement de ta maternité, de cette tendresse, de cet accueil, de cette entraide et de la disponibilité incroyable dont tu faisais preuve pour chacun. Sans compter les engagements extérieurs (KT etc.)
Votre maison de la rue Lafond a toujours résonné de cette joie et chacun pouvait venir s’y réconforter. Cette « Maison du Bonheur » a toujours été accueillante, ouverte aux personnes seules, mais aussi aux amis des enfants, à la famille, et elle continue de l’être, même en ces jours difficiles, comme tu as toujours voulu qu’elle soit…
Oui, tu as vraiment répondu à ta vocation maternelle.
2- Myriam, tu as été aussi une véritable sœur ; pour tes amies, par ton affection, ton écoute, ton soutien aux moments opportuns, tes bons conseils de maman, de femme et de médecin, ta tendresse, ta fidélité.
Tu l’as été au sein de la paroisse : au Conseil Pastoral dont tu faisais partie depuis plus de 6 ans, développant une attention personnelle à chacun, sollicitant ton intelligence brillante et ton expérience pour alimenter la réflexion pastorale, prenant à cœur et ne ménageant pas tes efforts pour la mission, afin de permettre au plus grand nombre de rencontrer Jésus.
Nous pensons particulièrement à l’accueil des paroissiens dont tu avais pris la coordination à Notre-Dame depuis plusieurs années et dont tu as continué d’assurer la responsabilité jusqu’au bout, malgré la maladie. Tu n’as jamais ménagé ta peine pour organiser avec ton équipe tous les différents accueils, rentrée, parcours de formation, Congrès Mission en 2021, Garden Party et j’en passe, pour rencontrer les personnes et témoigner d’une Eglise accueillante et ouverte à tous. Nous étions plein d’admiration quand, depuis ton lit d’hôpital, tu continuais à te sentir concernée par tout ce qui se passait dans la communauté et exerçait jusqu’au bout ta responsabilité, autant que tu l’as pu.
Nous pensons aussi à ta participation généreuse à l’équipe des priants de la Prière des Frères qui t’avait demandé, comme à nous tous, un déplacement dans ta manière de vivre ta foi, une plus grande docilité à la conduite de l’Esprit Saint, un changement de tes habitudes.
Nous pourrions aussi évoquer ton engagement auprès des invités des Parcours Alpha. Et tant d’autres encore.
3-Enfin, nous pouvons témoigner combien tu as été pour chacun de nous un « Jean-Baptiste ». Comme le précurseur, souvent à ton insu, tu as préparé des chemins pour le Seigneur, pour tes enfants, pour tes amis, pour d’autres chrétiens : en témoignant simplement de ta foi, en partageant les réflexions de ton cheminement spirituel, en dévoilant des trésors que le Seigneur avait mis en toi. A ce titre, les partages dans la petite fraternité de Lectio Divina à laquelle tu appartenais par exemple, furent toujours d’une très grande richesse et permettaient à chacune de creuser son propre chemin à la suite de Jésus.
Tu as été un Jean-Baptiste dans l’exercice d’une charité généreuse, dans l’attention à chacun, dans la fidélité à tes engagements, un exemple pour nous tous.
4-Ici nous voulons revenir sur les derniers jours de ta vie parmi nous. Tu avais un grand goût de vivre, beaucoup de bonheur à vivre, à rencontrer les personnes. Tu nous l’as exprimé. Et cela t’a permis de traverser l’expérience de la maladie, avec ses souffrances et ses peurs, comme un véritable chemin de vie. Nous pouvons témoigner que tu as pris la vie à bras le corps jusqu’au bout, chacun de tes jours difficiles a été une journée vécue pleinement. Parfaitement lucide sur la gravité de ta maladie, sur son évolution et sur l’échéance de la mort, subissant l’inconfort grandissant des symptômes et des questionnements sur ce que tu vivais, tu es restée confiante en Celui en qui tu avais mis ta foi. Tu as voulu traverser ces moments pour ce qu’ils étaient, un chemin difficile mais un chemin de vie pleine, exprimant précisément à cette heure-là, la gratitude pour la présence du Seigneur dans ta vie et celle de ta famille, pour le travail exercé et pour tant de richesses reçues au long de ton existence.
Alors, hospitalisée, tu as continué d’être ce que tu avais toujours été, à rencontrer, écouter, te rendre attentive à tous ceux qui te visitaient, jusqu’au bout de tes forces. A chacun tu as donné une parole d’encouragement. Tu as prié, demandant de te confier des intentions, convaincue que tu étais de la fécondité de ta prière en ces jours difficiles, promettant d’emporter ces intentions avec toi au Ciel. Avec charité et attention, afin de rendre les jours de la séparation moins difficiles à vivre pour tes proches, tu en as même pensé l’organisation, sans l’imposer.
C’est ainsi que tu as continué à être cette mère de tendresse, cette sœur de conseil et de soutien, ce Jean-Baptiste précurseur du Christ, en défrichant pour nous le chemin de la fin de vie, et en nous dévoilant de manière prophétique combien il peut être un vrai chemin de vie, un chemin vers la Vie transformée.
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis »
A Dieu chère Myriam, et d’ici là ne manque pas d’intercéder pour chacun, pour la communauté paroissiale, les disciples missionnaires que nous voulons être et pour ta si chère famille !
Rennes 13 mai 2023