« Il ne faut que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’Espérance. » Saint Paul
Ne nous volez pas notre Espérance.
Frères et sœurs,
Cette semaine quelqu’un me demande : « Mais que peut apporter au monde actuel l’Église ? » Voilà une excellente question alors que nous commémorons, en ce 11 novembre, l’Armistice de 1918 et honorons entre autres la mémoire des 200 jeunes de notre paroisse, morts pour la France entre 1914 et 1918 lors de cette guerre qui devait être la dernière. Leurs prénoms et noms sont inscrits sur le marbre du monument aux morts de notre église. Attardez-vous-y pour une courte prière, ils ont tous l’âge des étudiants de notre aumônerie.
Ukraine, Arménie, Israël, Palestine, Soudan, Darfour, Yémen et combien d’autres pays où la guerre fait des ravages en supprimant des vies d’hommes et de femmes, d’enfants et de vieillards qui ne demandaient qu’à vivre avec leurs projets et leur aujourd’hui. Les images qui nous parviennent sont d’une violence et d’une horreur sans nom. Elles tétanisent notre intelligence et notre âme. Oui, est ce que l’Église sert encore à quelque chose dans toute cette ambiance de mort et d’angoisse ?
L’Église nous montre le Christ depuis 2000 ans et le Christs nous interpelle en ce dimanche : « Réveillez-vous, sortez, tenez vos lampes allumées… » bref, témoignez de l’Espérance qui est en vous. Ne nous laissons pas anesthésier par l’ambiance actuelle et par un avenir qui, à vue humaine, paraît bien anxiogène, ne nous laissons pas voler notre Espérance, car « nul, ne sait ni le jour ni l’heure » …, et l’heure n’est pas à la fin du monde. Mais le temps est venu de trouver une faim d’absolu dans la Confiance et l’Espérance en notre Dieu et donc en notre humanité lui qui est venu partager notre vie.
Peut-être est-ce le moment de chercher des chemins de gratitudes, d’oser regarder au cœur de ces enfers des signes d’humanité et de la présence de Dieu à travers toutes les générosités, les dépassements de soi, les réconciliations possibles, toutes ces personnes qui font œuvre de sainteté allant parfois jusqu’au martyre pour sauver, guérir, soigner, accompagner, consoler, relever, libérer…, avec la seule prière exprimée qui vaille aujourd’hui et lancée par le saint Père notre pape François : « Cessez le feu. ».
Ce « Cessez le feu » fut le cri de la fin de nos guerres en France. Et nous savons que la reconstruction et la réconciliation sont alors mystérieusement possibles. Force est de constater avec gratitude que l’Église fut, au travers de Chrétiens engagés, à l’origine de chemins de miséricorde et de concorde qui portent encore aujourd’hui des fruits. Souvenons-nous de Marcel Callo qui fut choisi par des Allemands et des Autrichiens comme pont de réconciliation avec les Français, et de ces hommes qui bâtirent l’Europe sous la houlette du Vénérable Robert Schuman dont la cause en béatification avance.
Alors, oui l’Église peut rester comme un phare dans la nuit face aux combats, les nôtres et ceux du monde. Seigneur viens éteindre ces feux de mort pour des feux de joie et de vie.
Gardons l’Espérance, la Foi et la Charité Père Nicolas Guillou +
Ps : les 11 et 12 novembre, une bande-son sera diffusée pendant la journée avec le grade, le prénom et le nom des enfants de la paroisse morts pour la France.