Frères et sœurs,
En cette fête du Saint Sacrement, autrefois appelée la Fête-Dieu, comment ne pas repenser au moment le plus important vécu dans un pèlerinage à Lourdes comme celui que je viens de vivre avec 1000 Bretilliens : l’Eucharistie quotidienne.
Quelle ferveur, quelle amour du Bon Dieu dirait le Curé d’Ars ! Si vous aviez vu le regard de ces 200 malades en chaises roulantes… Lourdes ce sont ces mains fragiles et tordues qui se tendent avec tellement de délicatesse, et parfois dans des efforts douloureux. La Grotte de Massabielle, ce sont aussi ces yeux émerveillés qui ne parlent que par un silence éloquent pour accueillir Jésus Eucharistie. Parfois même, coulent des larmes, seule expression de corps enfermés dans le mutisme de la maladie. Voilà que Jésus se donne pauvre parmi les pauvres. Autant vous dire que le prêtre que je suis ne sut lui-même qu’être un pauvre disciple offrant avec émotion Jésus ressuscité et réellement présent, qui se donne dans un amour inconditionnel pour chacun.
Comme j’aurais voulu que vous puissiez être témoins du bonheur mystique de ces hommes et de ces femmes présents grâce aux centaines d’hospitaliers engagés pour leur permettre de passer une semaine pas comme les autres en dehors de leurs EHPAD et de leurs hôpitaux. Dans l’Évangile de Jean, le lavement des pieds, que Jésus réalisa afin que nous le « fassions en mémoire de lui », se vit réellement dans la Cité Mariale, avec les « brancardiers » et « brancardières » de l’Hospitalité Diocésaine qui, chaque année par centaines, prennent une semaine de vacances pour le service des frères, qu’ils en soient remerciés. Autant vous dire qu’ici nous sommes bien loin des conversations mondaines sur la façon de communier ou sur la langue liturgique. Ici c’est le cœur du pauvre qui parle et qui nous saisit, nous rappelant la simplicité de la Sainte Eucharistie et en même temps que toute sa grandeur insondable.
A chaque communion nous recevons tout l’amour du bon Dieu et nous sommes renouvelés dans la grâce de notre vie baptismale. A l’image de Sainte Bernadette, la plus pauvre de Lourdes, sachons accueillir avec un cœur confiant ce « baiser d’amour » dont nous parle une autre Sainte, Thérèse de Lisieux. Belle Fête-Dieu, quel bonheur que la messe, n’est-ce pas ?
« Ma messe illumine ma vie et ma vie illumine ma messe » Bienheureux Marcel Callo.
Fraternellement
Père Nicolas Guillou +
PS : Pour rappel : chaque jour la messe est à 18 h et le mercredi matin à 9 h. Et du lundi au vendredi adoration de 17 h à 18 h.
